GAËLLE KANYEBA, Le Droit
La culture « geek » séduit de plus en plus de jeunes
le 11 septembre, 2022
Trois années sont passées depuis la dernière grand-messe geek dans la capitale fédérale. De vendredi à dimanche, plus de 40 000 amateurs de science-fiction, jeux vidéo, manga et anime se sont rassemblés au Centre EY pour célébrer la 9e édition du Comiccon d’Ottawa. Un retour en force particulièrement marqué par une adhésion plus importante des adolescents quʹà lʹaccoutumée.
Tout au long de ces trois journées, c’est une cinquantaine de conférences et ateliers qui étaient au menu. Le public a eu le choix entre des concerts, des spectacles d’humour et des jeux sur table, en autres. Afin de joindre lʹutile à lʹagréable, les visiteurs ont également eu la chance de rencontrer, discuter et prendre des photos avec leurs vedettes préférées de l’univers de la fiction fantastique.
Parmi ceux-ci on compte Georges St- Pierre, Aaoron Ashmore, Dave Foley, Geof Isherwood ou encore Cary Elwes.
«Star Wars et Star Trek continuent de toucher les gens. Cette année, on a Denise Crosby et Christina Chong qui étaient dans la série Star Trek et les gens sont excités», commente Cliff Caporale, directeur de la programmation du Comiccon d’Ottawa.
Popularité
Il y a tout de même une particularité à cette édition qui nʹéchappe pas pas au directeur. Le Comiccon d’Ottawa attire un public de plus en plus en jeune.
«Maintenant être nerd c’est cool. L’époque où nous étions marginalisés est finie. […] Les milléniaux capotent sur Harry Potter ainsi que Stranger Things. Ils viennent ici en espérant rencontrer l’une de ses vedettes-là», ajoute-t-il.
Des propos qui font immédiatement écho aux oreilles de Mark Shainblum. En 1984, le bédéiste a co-créé avec Gabriel Morrisette, la série québécoise de superhéros indépendants Northguard, avant de collaborer avec des géants américains tels que First Comics, Broadway Comics ou encore la maison anglaise Chapterhouse. Il a par conséquent été aux premières loges de la montée en popularité de la culture geek.
«Les gens qui créent les Marvels et tout ça ont rendu plus accessibles les personnages. Avant ce n’étaient que des personnes blanches qui étaient représentées. Aujourd’hui, on voit des personnes de toutes les origines. Les personnes LGTQ+ mais aussi de plus en plus de femmes, lance-t-il. Les gens ont besoin de la mythologie. Les gens ont besoin de rêver surtout dans un monde où Trump est devenu président. Les gens ont besoin de rêver et d’avoir des personnages beaux et qui font des bonnes choses».
Marco Rudy se définit comme un «conteur dʹhistoires». L’illustrateur qui travaille également pour Marvel est un habitué des Comiccon au Canada et ailleurs. Tout comme ses collègues, il constate aussi avec stupéfaction que son art est devenu populaire auprès du grand public en particulier les jeunes.
«Avant quand on était nerd, on se faisait harceler. Aujourd’hui, quand tu es nerd, tu es le personnage cool à ton école. Et je crois que Netflix, Marvel et Disney pour ne citer quʹeux ont permis de rendre ça cool. Il y a plein d’adolescents qui sʹarrêtent devant moi et veulent savoir comment on dessine telle chose. Comment on travaille pour Marvel. Les mentalités ont évolué».
C’est exactement ce que Lucie, âgée de 13 ans, Ricky, 14 ans, et Hannah, 16 ans, sont venus chercher à la 9e édition du Comiccon d’Ottawa. Déguisées en héroïnes de jeux vidéo, elles se trouvent «cool».
«C’est certain qu’on a plus de cotes quand on vient dans ce genre dʹévénement», commente Lucie.
«Tout est dans les détails. Le maquillage et comment on travaille la tenue», ajoute pour sa part Hannah.
«Ce que j’aime vraiment au Comiccon, ce sont les boutiques. Parce qu’il y a beaucoup de choses que je peux acheter, qu’on ne trouve pas facilement. Et ça, c’est très amusant pour moi», conclut Ricky.